Solo OO
PRESSE
Sarah Crépin et bien plus que sept samouraïs à Faits d’Hiver
Le Festival Faits d’Hiver proposait hier soir à la suite de MMDCD, la pièce de Christine Armanger, une proposition toute à fait différente, Solo OO de Sarah Crépin & Étienne Cuppens.
A la fin, tout le monde se pose la question. Si au générique sont inscrites Sarah Crépin et Marie Rual mais alors, qui joue le lapin? Cette demande a peut être l’air foutraque et pourtant, elle est bien à l’image de cette proposition très clownesque, qui, et cela est dans l’esprit de la compagnie La BaZooKa, est un vrai tout public. La dernière fois, c’était au Théâtre Paris-Villette, pour une pièce toute pleine de fantômes, Pillowgraphies, qui elle aussi savait créer des images très théâtrales. Là, sur un plateau tout blanc du sol aux murs, surgit un drôle de personnage qui ressemble à un guerrier dont le costume est fait d’un patchwork d’éléments recyclés.
D’abord vraiment seule en scène, le visage casqué de poils de bête, Sarah Crépin se bat contre elle même. Puis, le son arrive dans un jeu de doublage délicieux. Sarah est seule contre tous, armés jusqu’aux dents bien qu’invisibles. Bientôt elle ne sera plus seule et à deux, se battre est plus facile, enfin, si on a confiance en l’autre.
La danse vient se nicher bas dans des emprunts aux gestes militaires. Le fusils pointe et les bras balancent dans la marche. Et puis, souvent, elle se déploie dans une énergie toute aussi tellurique. Elle convoque les danses visant à faire venir la pluie ou le soleil au choix. Dans ce rythme intense, le tourbillon se fait dans un essoufflement tout en rebonds. La douceur prendra sa place, dans une fusion des corps, des genres et des symbolique. Gentils/Méchant. Masculin/Féminin. Doux/Fort. Avec ces allures de fable pour enfants, Solo OO s’avère être un seul en scène fantasmagorique ou le pas finira par se danser à trois, dont un inconnu.
4 Février 2020 par Amélie Blaustein Niddam